Séverina Lartigue, artiste en transformation et manipulation textile, est héritière du savoir-faire rare de la parurerie florale transmis par la maison Fromentin, fondée en 1902. Son atelier, créé en 1998, rassemble une collection d’outils historiques, dont les plus anciens datent du début du XIXᵉ siècle. Ce patrimoine exceptionnel lui a valu l’obtention du label Entreprise du Patrimoine Vivant (EPV) en 2012.

Nommée Maître d’art en parurerie florale en 2022, Séverina Lartigue transmet son savoir-faire à son élève Martin Préault, designer brodeur. Ensemble, ils ont présenté des œuvres emblématiques lors d’expositions prestigieuses, telles que Le Sceptre de la Reine à l’Espace Richaud à Versailles (Sous le soleil des savoir-faire, les Maîtres d’art à Versailles, 2024), Ève à Homo Faber à Venise (2024) et au Château de Lunéville (Beaux gestes !, 2025). Ils ont également participé à une performance et à un colloque sur la transmission à Kyoto, dans le cadre de Nuit Blanche Kyoto (2024) et des 30 ans du dispositif Maîtres d’art/Élèves. Un film, Poésie végétale & Alchimie textile, réalisé par Florian Debu, présente leur binôme dans la série De la matière à l’œuvre, les Maîtres d’art et leurs élèves.

Talent du luxe et de la création, catégorie Rareté (2017), et inscrite à l’Inventaire des métiers d’art rares de l’UNESCO (2011), Séverina Lartigue collabore également avec la haute couture. Elle réalise des fleurs d’exception pour les maisons de luxe et pour l’Opéra, créant notamment les couronnes du corps de ballet et des danseuses étoiles de La Sylphide et Onéguine. Elle expose en Europe et en Asie — de la Galerie Joyce au Palais-Royal à Paris à la Galerie Handwerk de Munich, en passant par Isetan, Mitsukoshi et Hankyu au Japon.

Dans son travail, textile et végétal se rencontrent dans une alchimie subtile, donnant naissance à des œuvres sculpturales, poétiques et sensorielles, mêlant tradition et création contemporaine. Sa démarche est présentée dans le documentaire Les secrets de la haute couture (Géo-Reportage), où elle crée Un Jardin pour un Lézard, une œuvre sur le surcyclage présentée à Homo Faber 2022, qui interroge l’origine de la beauté.

Son livre, Cent et un pétales pour une rose (éditions Klincksieck, 2023), offre un témoignage direct de l’artisan sur son métier et sa philosophie.
« Mon ambition est de dynamiser l’image de la fleur de soie et de la réinscrire dans un monde qui a besoin du message lumineux qu’elle porte, le message poétique des bienfaits de l’embellissement et de la contemplation.